À la différence de DocBook – dont l'approche est extrêmement narrative, dans un livre organisé en chapitres –, l’idée de DITA est de concevoir une documentation comme un ensemble de modules documentaires, spécialisés (des topics). Le tout est assemblé dans une map afin de réaliser la publication d’une documentation.

Cette approche est de même type que celle proposée par la S1000D... même si ce dernier standard se concentre davantage sur les notions d’identification et de statut des objets. Les deux standards sont de fait orientés vers la consultation électronique (“la bonne information au bon moment”) que vers la consultation sous forme de livre papier physique.

Les topics sont typés selon une classification de base – concept, tâche et référence – extensible selon des méthodes basées sur l'héritage. Le typage de topics permet d’ajuster les structures de contenus en fonction de la nature de l’information à écrire. Ainsi, une procédure s’exprimera selon un ensemble d’étapes de réalisation (élément step), tandis que des concepts s’écriront avec des structures de texte beaucoup plus libres.

Le typage des topics permet, par ailleurs, de réaliser des recherches par nature d‘informations pour ne présenter à l’utilisateur que ce qui lui convient, selon l’approche qu’il souhaite avoir du produit documenté (comprendre, agir, diagnostiquer, etc.)

De fait, DITA est moins une norme documentaire qu’une architecture documentaire. La grande force de cette architecture est d’être conçue pour être extensible tout en conservant comme objectif la maîtrise de l’échange d’informations documentaires entre partenaires munis de systèmes hétérogènes.

L'assemblage de topics est le fait de la notion de map : une structure hiérarchisée permettant de définir comment mettre en relation les topics dans une sorte de table des matières en lui adjoignant des métadonnées. Cette structure est spécialisable, tout comme n’importe quel objet DITA.

Tout comme DocBook, une des forces de DITA est la mise à disposition et la maintenance d’un outil “libre” (DITA Open Toolkit) permettant d’exploiter des données produites selon le standard DITA. L’outil permet de démontrer la puissance de l’architecture DITA mais constitue aussi une excellente base de départ pour qui veut “commencer” à utiliser le standard.

Recommandations (attention, cette partie est maintenue de façon occasionnelle)
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Darwin Information Typing Architecture (DITA)
- Recommandation, 01-12-2010, version 1.2
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Objectifs

À la différence de DocBook où toute l'information est dans un même livre, l'objectif de DITA est de constituer des référentiels documentaires dont les contenus sont assemblables – à la demande –, dans des publications.

L'idée de base est, sur un sujet donné, de créer l'ensemble des modules d'informations qui seront nécessaires pour la compréhension et pour "l'opérationnalité" de l'utilisateur. Ceci fait, les modules s'assemblent par configuration : soit en fonction de parcours de cet utilisateur, sur un support électronique, soit en fonction d'un ordre préétabli, pour une publication papier.

Le maître mot est alors la réutilisation : concevoir des granules d’informations qui puissent être réutilisables dans différentes documentations-produit.

La réutilisation se conçoit par ailleurs dans une idée d’applicabilité : pouvoir concevoir des granules d’informations réutilisables dans différentes configurations documentaires.

Pour répondre à ses objectifs, DITA s’appuie sur une réelle architecture documentaire et pour les concepteurs, il existe peu d’installations qui n’utilisent que le socle standard sans l’avoir étendu. En effet, ce socle est toujours spécialisé pour avoir des publications respectant la charte graphique d’entreprise. Ce socle est aussi souvent spécialisé pour mieux identifier de nouveaux composants documentaires ou de nouveaux types de topics.

Principes

Dans DITA, tout nouvel objet n’est qu’une extension d’un objet DITA de base connu. Il existe alors dans le standard trois types de topics de base : concept, tâche et référence, tous trois dérivés d'un même topic de base.

Cette spécialisation permet au rédacteur de se pencher sur la nature de l'information qu'il écrit, et par là-même, de la rendre réutilisable dans différents contextes.

  • Concept

    La notion de concept doit permettre de répondre aux questions suivantes :

    • Qu'est-ce ?
    • Pourquoi est-ce important pour moi ?
    • Comment est-ce lié à d'autres concepts ?
    • Quand dois-je l'utiliser ?
  • Tâche

    La notion de tâche permet de guider l'utilisateur d'un point à un autre en répondant à la question "comment faire cela ?"

    La notion de tâche différencie :

    • le contexte,
    • les prérequis,
    • les étapes de la tâche,
    • les post-requis,
    • le résultat obtenu.
  • Référence

    Permet de donner de l'information de référence, par exemple des listes d'identification de variables ou des listes de commandes. L'idée : "passons à l'essentiel".

Ces topics (un généraliste et trois spécialisés) sont donc prévus pour être spécialisés, de façon à mieux coller aux structures des entreprises réalisant de la documentation avec DITA.

Il est aussi possible d'étendre le modèle documentaire accessible dans un topic particulier ou pour tous les topics d'une entreprise : on parle alors de "spécialisation de domaine".

DITA repose sur un concept de découpage de l’information en fragments autonomes représentés par des topics. Une publication est alors l'assemblage de l'ensemble des fragments (topics) nécessaires pour fournir l'information adéquate à un utilisateur donné, sur un produit donné.

Enfin, DITA repose sur un jeu de métadonnées connues et réutilisables : les métadonnées de chaque topic utilisent autant que faire se peut le Dublin Core ; les modèles de contenu utilisent les tableaux OASIS Tables et une base rédactionnelle non spécialisée liée à XHTML.

Dérivée des architectures objets, la notion de spécialisation propre à DITA est une méthode qui garantit que tout nouvel objet introduit dans un modèle d’entreprise a, au minimum, un comportement de base standard. Pour ce faire, il doit obligatoirement dériver d’un objet connu de l’architecture DITA. C’est ce comportement – par défaut – qui garantit l’échange entre systèmes hétérogènes et son interprétation.

Les objets de base ont tous une représentation graphique : un paragraphe, un item de liste, une mise en valeur, une section titrée, etc. N’importe quel processeur DITA peut alors représenter cette information à l’écran, pour un plus grand confort de lecture. Naturellement, cette représentation est elle-même être spécialisée et le DITA Open Toolkit offre une bonne démonstration de la bonne façon d’utiliser cette architecture.

Du coup, toute spécialisation définit, par son héritage, la façon dont se présente l’objet. La démarche a son intérêt, car l’effort de paramétrage pour une spécialisation est alors faible. La démarche a cependant ses limites, dès lors que l’on manipule des objets qui n’ont pas de représentation directe.

La spécialisation permet à un ensemble d'entreprises d'utiliser un cadre de référence commun tout en se permettant de mieux adapter les concepts sous-jacents à leurs besoins – tant en termes d'ingénierie documentaire qu'en termes d'organisation documentaire.

Pour finir, la question que devra se poser toute personne souhaitant utiliser ce standard est la suivante : "comment ferai-je pour retrouver un topic particulier parmi les 1 000 modules de données (voire même 10 000 modules) que j'ai dans ma base de données ?". DITA étant une spécification liée à l'industrie du logiciel, il ne peut – par essence – pas exister de référentiels génériques de classement des topics pour n'importe quel produit logiciel. On doit alors se reposer sur des classifications qui mixent des natures d'information (un "getting started", par exemple) avec des objets composés utiles à l'utilisateur (par exemple : "pour comprendre ce concept, il me faut, d'une part sa définition (un topic), d'autre part, un exemple (un autre topic) et, enfin, un "how-to" expliquant comment le mettre en place (un nouveau topic)").

Les maps jouent alors un nouveau rôle : elles permettent d’assembler des topics élémentaires en éléments autonomes et cohérents d’informations publiables. Il devient alors possible de considérer qu'un fonds documentaire est composé d'un ensemble de maps qui sont, par la suite, assemblées pour réaliser des publications.

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puce 
DITA Website ( DITA XML.org)
DITA XML.org is the official community gathering place and information resource for the Darwin Information Typing Architecture (DITA) OASIS Standard. This site is hosted by OASIS, the not-for-profit consortium that advances open standards for the global information society.
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5 Minute DITA Tutorial ( DITA XML.org)
2008 May. This 5-minute Flash-based tutorial introduces DITA Topics, Specializations for Concept, Task, and Reference, and shows how Topics are organized with DITA Maps for publishing to multiple formats.
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DITA Configuration and Specialization Tutorials
Un très bon guide réalisé par E. Kimber sur la spécialisation.
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Specializing topic types in DITA. Creating new topic-based document types, Michael Priestley, 05/2002, édité par IBM
Niveau : débutant. Article mis à jour le 7 octobre 2003
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Architecting Content for DITA (Technical Report), Julio J. Vazquez, 05/2002, édité par Research Triangle Park, North Carolina
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10 questions about information architecture, Shel Kimen, 29/09/2003, édité par BUILDER.COM
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DITA Open Toolkit (Outil de transformation)
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DITA Open Toolkit (Outil de transformation)
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DITA Forum (IBM Developer Works)
Discussion sur DITA pour la documentation technique

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